PÉRONNE La municipalité fait son cinéma
C’était un tout petit conseil municipal. Avec seulement dix points à l’ordre du jour et presque aucune remarque de l’opposition, la séance a été levée en trente minutes à peine, montre en main. Ces trente minutes ont néanmoins permis au maire (Parti socialiste) Valérie Kumm de faire adopter, à chaque fois à l’unanimité, des dossiers qui lui tenaient à cœur.
Un circuit de transport urbain sera créé, « dès le 1er septembre si possible ». Il « permettra le déplacement des personnes habitant les quartiers excentrés » et « désenclavera le centre-ville ».
Assuré deux fois le matin et trois fois l’après-midi du lundi au samedi, le circuit démarrera à la Chapelette et desservira la route de Paris, le centre-ville, le faubourg de Bretagne, les centres commerciaux, Halles, Sainte-Radegonde et Mont-Saint-Quentin et la future maison médicale.
Pour Valérie Kumm, ce nouveau circuit était un « vœu pieu de la population ». « Il y avait une navette gratuite le samedi matin, mais pas à heure fixe et pas avec des arrêts annoncés. Là, les arrêts seront clairement identifiés par des poteaux pour que les gens sachent qu’un bus passe. »
L’édile assure que les commerçants interrogés sur le projet se sont dits satisfaits. Elle précise toutefois que « tout le monde n’aura pas un arrêt à sa porte ». Le prix du carnet de dix tickets de transport est fixé à 2 €, soit 20 centimes d’euros le trajet. « On l’a fait exprès peu cher pour qu’il ait du succès. » Les tickets seront vendus par le régisseur de la cantine et de la garderie.
Après le transport, les loisirs. La gestion de l’équipement cinématographique du Picardy, rue Saint-Sauveur, sera désormais municipale. Les murs et l’employé du cinéma sont déjà du ressort de la municipalité. La gestion de l’équipement était jusque-là à la charge de l’association Générique. Mais la plupart de ses membres ont démissionné (ils ne sont plus que trois) et ceux qui restent ont fait part de leur désir de partir. L’association sera dissoute au 30 juin (nous y reviendrons dans une prochaine édition). Le maire a préféré renvoyer le Courrier picard vers les derniers membres de l’association pour obtenir une explication quant à la dissolution.
Des tarifs inchangés
Pour les spectateurs, cela ne changera rien, les tarifs restent les mêmes (5,5€ tarif plein, 4,5€ tarif réduit). « Je ne veux pas y toucher, c’est très bien comme ça. » Pour la municipalité, la reprise de la gestion du Picardy sera synonyme de recettes. Jusque-là, les bénéfices allaient à l’association. Désormais ils tomberont dans les caisses communales. Le transfert de la gestion de la salle à la commune permettra en outre, selon Valerie Kumm, de gagner en qualité. « On a cassé la collaboration avec Albert (l’association Générique travaillait avec Albert pour la distribution des films), la gestion du cinéma relevait de l’amateurisme. Là, on aura un vrai distributeur, on saura vers qui se tourner en cas de problème. »
EMMANUELLE BOBINEAU
Publié dans Le Courrier picard lundi 31 mai 2010.